J'ai vu le jour à Milan, fameuse capitale de la mode, le 13 janvier 1993. Mes parents sont plutôt des personnes simples qui ne se prennent pas la tête. Nous ne venons pas d'un milieu aisé, mais pas pauvre pour autant. On vit avec ce qu'on a ou plutôt, nous vivions avec ce qu'on avait ...

CHAPITRE 1 ~ Mon enfance ~
Étant gamine, j'étais plutôt une petite chipie qui ne cessait pas ses bêtises jour après jour. Avec une mère infirmière qui enchaînait ses gardes jour après jour et mon père qui ne vivait que pour son garage, j'ai appris à me débrouiller toute seule. Bien sûr, ils étaient là pour moi, du moins c'est ce qu'ils me répétaient sans cesse, mais qui essayaient-ils de convaincre en réalité ? Ils sont passés à côté de mon enfance mais, comment je pourrais leur en vouloir sachant qu'ils ne faisaient ça que pour mon bien ? Qu'ils se tuaient à la tâche pour m'envoyer dans les meilleures écoles ? Et comme remerciements, moi, je faisais les quatre-cents coups en espérant un jour qu'il me remarque.
A l'école comme dans mes activités extra-scolaires, j'étais ce qu'on appelait "une meneuse". Pourtant, je ne faisais rien pour. Certes j'étais un peu bavarde et un brin rebelle mais qui n'a jamais passé par le cap du "C'est moi qui ai raison, je suis la meilleure, sans moi vous n'êtes rien" ou autre truc du genre ?
Puis j'ai grandi, je me souviens d'une phrase : "Plus c'est grand, plus c'est con." Cette phrase n'est pas totalement fausse. Car ce que j'ai fait ce 25 mars 2001 m'avais changée. Pas changée comme on pourrait dire "Oh regarde, elle a changé de coupe de cheveux" ou encore " Whaa tes nouvelles chaussures sont magnifiques !" Non, pas dans ce sens-là. Plutôt changée de l'intérieur.

CHAPITRE 2 ~ Le changement ~
C'était un samedi après-midi. Mes parents étaient encore au travail mais je m'étais faites une raison sur leurs absences. On passait le dimanche ensemble et les vacances, du moment que ça se passait comme ça, plus rien ne me dérangeait ou plutôt, je ne pouvais rien redire. Donc ce fameux samedi, je reçus un sms de Julia, ma meilleure amie, me demandant d'aller faire les magasins avec elle. N'ayant rien d'autre à faire que quelques devoirs, c'est avec un certain enthousiaste que j’acceptais. Nous passions l'après-midi à faire les magasins mais vint un moment où nous commençâmes à nous ennuyer. Puis d'un seul coup, Julia me lança un "Cap". Vous ne savez pas ? Mais si voyons ! Ce jeu qui consiste à relever le défi qu'un ami nous lance ! Enfin bref, elle me dit "Em', Cap de piquer le sac là, sur l'étagère ? ". D'habitude, ce jeu prend des proportions beaucoup moins grande mais bon, un Cap, ça ne se refuse pas, imaginez la réputation après ! Je me souviens avoir regardé Julia dans les yeux pendant trois bonnes secondes, d'avoir chiqué le sac en toute hâte et d'avoir courue comme si ma vie en dépendait . Jamais je n'avais eu aussi peur, et bien sur, jamais je n'avais couru aussi vite ! C'est avec des éclats de rires que nous rejoignîmes le métro. Le sentiment d'être les plus forts sur terre, d'avoir fait quelque chose d'interdit nous rendait invincible. C'est en tenant ce superbe sac et en repensant à ce souvenir que nous traversions cette petite rue que nous avions traversées un milliard de fois au minimum. Seulement c'était la fois de trop. Une seconde après, j'étais étalé par terre. Puis plus rien ...
Je me réveillais cinq jours plus tard avec une jambe cassée. Que c'était-il passé ? C'est à ce moment-là qu'on me raconta que lorsque nous traversions cette fameuse route, en riant aux éclats, une voiture avait déboulé de nulle part et nous avais renversées. Forcement, ce lâche avait pris la fuite. Ce n'est que quelques minutes plus tard que je m’enquis de l'état de mon amie. Tous se sont regardés dans cette triste chambre d’hôpital à moitié délabrée et c'est enfin qu'on commença à me parler d'une douce voix : "Tu sais Emy, la vie est parfois injuste avec les autres, dire des choses que l'on n'aurait jamais dû dire, entendre des choses qui ne nous étaient pas destinées, être au mauvais endroit au mauvais moment. Je sais que Julia et toi êtes reliées à vie, seulement, Julia n'a pas eu ta chance ma chérie. Elle est décédée sur le coup et ...". Je n'écoutais plus. Je n’arrivais plus à suivre ce monologue. J'ai pleuré, beaucoup pleuré. Et j'ai changé du tout au tout en me promettant intérieurement de ne jamais la remplacer et de tout faire pour ne jamais la décevoir. Ce 24 mars était la mort de ma meilleure amie. Je suis passé de la fille chiante, capricieuse et autoritaire à une fille repliée sur elle-même.

CHAPITRE 3 ~ Ma vie ~
Depuis ce jour, j'étais devenue une jeune fille solitaire qui a du mal à se faire des amis par peur de les perdre. Je n'arrivais plus à me confier, à rire ou encore à vivre dans cette ville où tout me ramenait à Julia. Je décidai donc de m'exiler loin de cette terre et ce fut à Los Angeles que s'arrêtai mon choix. Je me lançai à corps perdu dans mes études de médecine, chose qui me permettrais de ne pas oublier ma jeunesse.
Oui, Je m'appelle Emily S. Petterson. Je suis une jeune blonde qui est plutôt jolie mais qui reflète aucune sympathie. Je suis une jeune fille froide qui n'a pas d'amie et qui ne souhaite pas en avoir de peur de souffrir. Mes occupations ? la médecine, la lecture, tout ce qui me permet de rêver à un monde meilleur qui me rendrait ma joie de vivre.